L’université de Toulouse est née il y a près de 800 ans. Sa forme actuelle est héritée de la réforme de novembre 1968, destinée à diviser les universités, en séparant les disciplines. Nous considérons qu’elle doit évoluer du fait des mutations du contexte de l’enseignement supérieur au XXIsiècle.

Une Université en mouvement

Aujourd’hui, à Toulouse, nous avons la conviction que pour répondre aux défis que nous imposent l’internationalisation de l’enseignement supérieur ou la mutation de l’économie et des métiers, l’organisation actuelle, cloisonnée, de notre site n’est plus adaptée. Nous devons bâtir une université en mouvement, favorisant la création scientifique par les collaborations entre les disciplines, ouverte sur le monde et la société, à l’écoute de son territoire.
La compréhension de la matière, de la vie et des mondes sociaux, le changement climatique, le vieillissement de nos populations, la transformation numérique sont autant de thématiques sociétales sur lesquelles l’éclairage de la recherche est attendu et qui impliquent des formations renouvelées, associant les Humanités ou les Sciences Humaines et Sociales et les “sciences dures”. C’est pourquoi nous voulons reconstruire une Université de Toulouse par une forme originale de rapprochement entre disciplines et communautés, entre universités et grandes écoles, entre établissements d’enseignement supérieur et organismes de recherche.

Une mobilisation massive

Depuis le début de l’année 2017, nos communautés et les collègues des organismes partenaires se sont massivement mobilisés pour construire la nouvelle Université de Toulouse au service des étudiants, des personnels et des enseignants chercheurs : près de 500 participants aux différents groupes de travail, plus de 40 rencontres publiques avec les personnels et des échanges réguliers avec les instances de dialogue social interne. Face à une transformation d’une telle envergure, il est logique que des préoccupations s’expriment, d’autant que le cadre juridique pour bâtir l’établissement expérimental que nous souhaitons n’est pas encore stabilisé. Nous disposons cependant grâce à cette possibilité d’expérimentation d’une opportunité inédite de créer un établissement correspondant vraiment à nos besoins, respectant les spécificités et l’histoire de notre site. Il s’agit ainsi de permettre à l’université de Toulouse de prendre toute sa place dans l’avenir comme un acteur et un interlocuteur majeur au cœur d’un système académique et économique très dense.

Un dialogue ouvert

Nous nous engageons donc à poursuivre le dialogue avec les représentants des étudiants et des personnels durant tout le processus de construction de cette nouvelle université. Pour ce faire, il faut toutefois échanger sur des bases factuelles réelles et non sur des a priori idéologiques ou des chimères. Ainsi, par exemple, l’offre de formation de Licence, Master, Doctorat restera soumise à la réglementation nationale et n’entrainera donc pas d’augmentation des frais d’inscription ni de sélection contrairement à ce que certains se plaisent à répandre. De même, le fait de placer les Arts, les Humanités et les sciences humaines et sociales au cœur du projet correspond à une conviction forte qu’elles sont indispensables à la compréhension des questions que l’Université a pour mission fondamentale d’aborder de manière critique. Dans ces conditions, prédire la fermeture des “formations non rentables” relève clairement de l’affabulation.

Pourquoi l’IDEX ?

La réponse à l’appel à projets “initiatives d’excellence” (IDEX) n’est pas le principal moteur de notre dynamique collective, mais elle constitue une opportunité unique pour développer de nouveaux services. En effet, le financement de l’IDEX sert à plus de 70% à recruter des ressources humaines – chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels de soutien – dans nos établissements et organismes. S’opposer à la reconquête de l’IDEX revient donc à se battre contre des créations d’emplois en une période où tous reconnaissent qu’elles sont indispensables pour faire face aux flux croissants d’étudiants…
L’IDEX, c’est également le développement de nouveaux parcours de formation et de projets de recherche interdisciplinaires, la formation et l’accompagnement des enseignants dans l’évolution de leurs pratiques pédagogiques, le financement de thèses pour nos doctorants et des services nouveaux pour les étudiants (accueil, mobilité, culture…) ou un soutien accru à leurs initiatives.
L’IDEX est donc un facilitateur et un accélérateur de la nécessaire transformation des universités. C’est pour cette raison que nous voulons reconquérir ce label qui aidera notre université à obtenir davantage de moyens et la visibilité qu’elle mérite. La reconnaissance par le label IDEX renforcerait ainsi la future place de l’université de Toulouse dans le concert national des grands sites de l’enseignement supérieur et de recherche et amplifierait son rayonnement international et son attractivité.

Cap sur l’avenir

Nous mesurons le caractère transformant et ambitieux de ce projet, structurant pour l’avenir. De nombreuses étapes jalonneront sa réalisation et nous souhaitons les mener collectivement, dans l’objectif partagé que nos missions de service public fassent sens dans un monde en mutation, et également dans celui d’offrir des perspectives positives et de la valeur ajoutée à l’ensemble de nos communautés. L’environnement de nos universités se transforme : l’immobilisme nous condamnerait à un recul que les générations futures d’étudiants et de personnels ne nous pardonneraient pas.

Daniel Lacroix, Président de l’Université Toulouse – Jean Jaurès
Jean-Pierre Vinel, Président de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier
Olivier Simonin, Président de l’Institut National Polytechnique de Toulouse
Bertrand Raquet, Directeur de l’Institut National des Sciences Appliquées de Toulouse
Philippe Raimbault, Président de l’Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées.

Co-signataires :

Christelle FARENC, Directrice du département formation et vie étudiante, UFTMP ; Didier MARTY-DESSUS, département relations européennes et internationales, UFTMP ; Laurent GROSCLAUDE, Directeur du département Relations européennes et internationales, UFTMP ; Christian LAURENT, Directeur du département Recherche, doctorat et valorisation, UFTMP ; Pierre AIMAR, préfigurateur du Directeur du CoPil IDEX ; Antoine BARNABÉ, Directeur de l’UMS Raimond Castaing ; Pascal GAILLARD, Directeur MSHS-T, USR3414, UFTMP/ CNRS ; Ophélie CARRERAS, Directrice du service inter-universitaire de pédagogie, UFTMP ; Gwenaël KAMINSKY, chargé de mission culture sceintifique, UFTMP ; Jean-Luc EXTIVALEZESE, Directeur de l’UMS CALMIP ; Hélène ROUX DE BALMAN, Directrice de l’École des Docteurs, UFTMP ; Lucien BALDAS, Chargé de mission Amérique du nord, UFTMP ; Didier BOURISSOU, Directeur de recherche, Laboratoire Hétérochimie Fondamentale et Appliquée, UT3 ; Jean-Philippe GIRARD, Directeur de l’Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale (IPBS)CNRS-UT3 ; Antoine BACEIREDO, DR CNRS, ICT – FR2599 UPS LHFA – UMR 5069, UT3 ; Eric CRUBEZY, Directeur de l’Unité 5288, UT3 ; Thierry LANG, Directeur, Institut Fédératif d’études et de Recherche Interdisciplinaires Santé Société (IFERISS) Équipe 5, UMR1027, Inserm-UPS Département d’Epidémiologie et santé publique /Responsable M2R Epidémiologie Clinique, UT3 ; Nathalie VERGNOLLE, Directrice, Institut de Recherche en santé digestive INSERM-MUR1220, INRA-UMR1416, UT3, ENVT ; Michel GREGOIRE, DR CNRS, Vice-président du Comité Scientifique de l’Observatoire Midi Pyrénées, Directeur adjoint du Pôle UPEE de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, Laboratoire Géosciences Environnement Toulouse CNRS-CNES-IRD-UPS-OMP-UFTMP ; Xavier COLLET, Directeur, FED 4138 Structure Fédérative de Recherche Bio-Médicale de Toulouse (SFR-BMT), UT3 ; Liviu NICU, Directeur, LAAS-CNRS ; Vincent DIEBOLT, Directeur, F-CRIN ; Thierry LEBEY, Directeur, Laboratoire Laplace, UT3 ; Michel DAYDE, Directeur, IRIT ; Étienne SNOECK, Directeur, CEMES-CNRS ; Didier TROUCHE, Directeur, Centre de Biologie INtégrative (FR3743) Laboratoire de Biologie Cellulaire et Moléculaire du Contrôle de la Prolifération 5UMR 5088 ; Vincent GUEDJ, Directeur IMT ; Pierre Emmanuel GLEIZES, Directeur, Laboratoire de Biologie Moléculaire Eucaryote /Centre de Biologie Intégrative de Toulouse CNRS / Université Toulouse III-Paul Sabatier ; Bernard SALLES, Professeur, Toxalim (Research Centre in Food Contaminants Toxicity) Inra – Toulouse ; Jean-Louis HEMPTINNE, Directeur, Laboratoire «Evolution et diversité biologique» (UMR 5174 CNRS, UT3, IRD) ; Franck GILBERT, Directeur, (DR CNRS) EcoLab – UMR 5245 (CNRS – UT3 – Toulouse INP) ; Bernard DUCOMMUN, Directeur, ITAV – Centre Pierre Potier CNRS-USR3505 ; Philippe POMAR, Doyen, Faculté de chirurgie dentaire ; Serge COHEN, Doyen, Faculté des Sciences et d’Ingénierie ; Didier CARRIE, Doyen, Faculté de médecine Toulouse-Purpan ; Elie SERRANO, Doyen, Faculté de médecine Toulouse-Rangueil ; Jean-Paul DOUTRELOUX, Doyen, F2SMH ; Mike TOPLIS, Directeur, Observatoire Midi-Pyrénées ; Simon THORPE, Directeur, CerCo (UMR 5549) Université Toulouse II – Paul Sabatier, CNRS ; Florent LAMIRAUX, Directeur adjoint, LAAS ; Pierre LOPEZ, Directeur adjoint, LAAS CNRS ; Étienne RUELLAN, Directeur de recherche, Géosciences Environnement Toulouse (GET) CNRS – UPS – IRD – CNES ; Louis CASTEILLA, Directeur, Louis Pôle de coordination COMUE Toulouse Biologie, Agronomie, Biotechnologie, Santé STROMALab, Université de Toulouse, CNRS ERL5311, EFS, INP-ENVT, Inserm U1031, UT3 Délégué ; Fabienne PITUELLO, Directrice, Centre de Biologie du Développement UMR5547 CNRS/UPS Centre de Biologie Intégrative ; Guy SERRE, Directeur, Unité “Différenciation Epithéliale et Autoimmunité Rhumatoïde” UMR 1056 Inserm ; Jean-François ROUCHON, directeur INP-ENSEEIHT ; Laurent PRAT, directeur INP-ENSIACET ; Grégory DECHAMP-GUILLAUME, directeur INP-ENSAT ; Jean-Marc BONNET, Directeur INP-ENM ; Eric LATGE, Directeur INP-PURPAN ; Hervé REMIGNON, VP CA, Toulouse INP ; Hélène TAP, VP Formation et vie universitaire, Toulouse INP ; Catherine COLIN, VP Recherche et valorisation, Toulouse INP ; Jean-Yves FOURQUET, Directeur de l’INP-ENIT ; Marie-Christine JAILLET, VP Recherche UT2J ; Michel GROSSETTI, Directeur du Labex SMS ; Bertrand JOUVE, DR CNRS -UT2J; Corinne BONNET, Professeur d’Histoire Ancienne, Université de Toulouse – Jean Jaurès, Directrice adjointe du Laboratoire PLH (EA 4601), Equipe PLH-ERASME ; Hélène DÉBAX, Directrice de l’UMR 5136 Framespa, Professeur d’histoire médiévale, Université Toulouse -Jean-Jaurès ; Vincent SIMOULIN, Professeur de Sociologie, VP Valorisation, UT2J ; Florent CHAMPY, Directeur de recherche au CNRS, LISST – UT2J, Directeur adjoint du LISST ; Franck COCHOY, Professeur de sociologie à l’Université Toulouse Jean Jaurès, département de sociologie, LISST-CERS ; Hélène GIRAUDO, Directrice du laboratoire CLLE (UMR5263), Pôle HSHS ; Nathalie DESSENS, Vice-Présidente déléguée à la Diffusion des Savoirs de l’UT2J, Directrice de l’ED ALLPH@ (ED328) ; Florent HAUTEFEUILLE, Maitre de conférence UT2J, laboratoire TRACES – UMR5608 5 ; Isabelle SERÇA, UT2J, ELH : Équipe de recherche Littérature et Herméneutique) ; Sylvie MOUYSSET, Directrice adjointe de l’UMR 5136 Framespa, Professeur d’histoire moderne, Université Toulouse – Jean Jaurès ; Nicolas VALDEYRON, Professeur de Préhistoire, Directeur du laboratoire TRACES UMR5608, Délégué Pôle de coordination COMUE H-SHS, Chargé de mission InEE pour le Dipee toulousain ; Karine DUVIGNAU, Directrice Structure Fédérative de Recherche “Apprentissage-Enseignement-Formation” – ESPE Toulouse Midi-Pyrénées ; Hervé LUGA, Equipe REVA-IRIT (UMR5505), VPd SI et Usages Numériques UT2J, co responsable master CRN, ESPE Toulouse Midi-Pyrenées ; Dr. Guy THERAULAZ, Directeur de Recherches CNRS, Centre de Biologie Intégrative, Centre de Recherches sur la Cognition Animale, CNRS UMR 5169, Université Toulouse III – Paul Sabatier Sabatier.