Chaque année près de 600 étudiants effectuent une mobilité internationale dans le cadre de leurs études ou pour un stage. L’INSA Toulouse recrute également dans ses rangs des étudiants sportifs de haut niveau (SHN). Parmi les 88 étudiants SHN présents à l’INSA Toulouse, Mathis Castera, 22 ans et actuellement en 3ème année en Génie Civil, entame sa 5ème année de double-projet, qui mêle des études d’ingénieurs à la pratique de la natation en compétition, son sport de prédilection.

Les cours des étudiants SHN sont totalement aménagés afin qu’ils puissent continuer de s’entrainer au plus haut niveau, certaines matières étant reportées sur les années suivantes. C’est pourquoi Mathis s’entraine 10 fois par semaine avec un volume horaire de plus de 25h hebdomadaires hors compétition et suit les cours d’ingénierie civile grâce à un emploi du temps aménagé. Il faut savoir que l’obligation d’effectuer une mobilité à l’étranger de minimum 12 semaines s’appliquant à tout élève ingénieur est également valable pour les étudiants SHN. Les conditions d’affectation sont relativement identiques à une mobilité étudiante « normale » excepté que l’étudiant doit chercher une institution partenaire qui propose des cours similaires à ceux qu’il ou elle pourrait suivre à l’INSA Toulouse et en même temps qui bénéficie d’une structure et d’aménagements de qualité permettant de s’entraîner dans de bonnes conditions.

Le choix de destination de Mathis s’est alors porté sur le Canada, le classement de l’étudiant étant également pris en compte. Après une hésitation entre ETS et Polytechnique Montréal, c’est cette dernière université qu’il a choisi afin d’avoir une chance d’intégrer l’équipe de l’école, les Carabins de Montréal. Une fois sur place, l’organisation de l’emploi du temps s’est avéré être assez similaire à celui qu’il avait en France : les cours sont choisis et organisés en fonction des entraînements de natation. La différence réside principalement dans la gestion du temps d’études. En effet, les évaluations et contrôles à Polytechnique Montréal ont lieu toutes les semaines et les compétitions toutes les deux semaines. C’est un autre rythme que Mathis a dû prendre car il avoue qu’en France, étant donné que les périodes de contrôle sont espacées, il peut se concentrer plus sur une compétition lorsque qu’une se présente. Là-bas, le travail à fournir devait être plus régulier.

Concernant son intégration à l’équipe des Carabins, celle-ci a été « fabuleuse ». « Les gens sont vraiment très gentils et très humains, c’est devenu très vite une deuxième famille », raconte-t-il. Il ajoute aussi avec humour que lui et son accent français ne sont pas passés inaperçus lors de son arrivée dans l’équipe, composée de 40 nageurs (20 filles et 20 garçons). Il a ainsi pu découvrir de nouvelles méthodes d’entraînement et de travail et avoir un regard différent sur sa technique de nage, qu’il a améliorée depuis son retour en France. Il est important de souligner que les Carabins de Montréal en natation sont champions du Québec et classés 4ème au classement général universitaire du Canada. Lors de son séjour, Mathis Castera a participé à 5 compétitions, dont une hors compétition universitaire. Il a même battu 4 records d’équipe, dont un en relais qui lui a valu de battre par la même occasion le record universitaire du Québec.

Comme nous l’explique le nageur insaïen, au Canada, comme aux Etats-Unis d’ailleurs, les équipes universitaires suscitent un très fort engouement auprès du public et cela dans tous les sports, que ce soit de la natation, du basket, du hockey ou du football américain. Elles peuvent être comparées en termes de niveau à nos équipes régionales françaises. Des milliers de spectateurs assistent aux compétitions et matches alors qu’en France, le sport universitaire est malheureusement moins reconnu et encouragé. Ainsi, les équipes québécoises s’affrontent sur 6 compétitions qui font gagner un certain nombre de points, la dernière étant la plus importante puisque ces derniers sont multipliés. L’équipe des Carabins est d’ailleurs arrivée 1ère au classement final à la fois chez les filles comme chez les garçons. Il existe une autre compétition au niveau national où les meilleurs nageurs de la ligue québécoise peuvent représenter leur université en affrontant les nageurs canadiens.

L’expérience de mobilité qu’a vécue Mathis, tant au niveau universitaire que sportif, a été tellement enrichissante et positive qu’il a promis à son équipe des Carabins de revenir faire une saison complète avec eux. Pour le moment, le nageur se focalise sur ses études à l’INSA Toulouse qu’il doit terminer et prévoit de revenir à Polytechnique Montréal d’ici 2 à 3 ans pour tenir sa promesse. Il ajoute que par la même occasion, cela « signera la fin de [sa] carrière en natation ».

Au centre Mathis Castera, étudiant SHN à l’INSA Toulouse, entouré de ses entraîneurs