Cher-e collègue,

Si je compte bien, nous nous avançons à pas certains vers une 3ème année marquée par une pandémie mondiale, qui a réussi l’exploit de choquer, en quelques semaines, toutes les sociétés, et cela quelle que soit leur capacité anticipatrice. Au-delà des angoisses mais aussi des drames, là où les puissances publiques ont pu agir, là où la science a été écoutée, c’est une pandémie planétaire qui a pu être appréhendée dans ses effets les plus sévères.

Reconnaissons aujourd’hui le privilège d’une nation d’Europe, protectrice tout autant qu’imparfaite, mais qui s’emploie à sécuriser nos santés comme nos environnements professionnels. Mes pensées vont à ces pays plus lointains, sur les trottoirs de Mexico ou d’ailleurs, sans le sou ni la puissance d’un État, où ces citoyens d’ailleurs font la queue pendant des heures, chantent et fêtent la chance de pourvoir être vaccinés.

Plus que jamais, j’ai la conviction que nos missions, celles de notre institut, portent les déterminants de formation, de recherche scientifique et de développement technologique indispensables à nos sociétés qui cherchent les chemins de transformations.

Mais nos ambitions perdront sens ou bien resteront vaines si nous ne traitons pas, à notre mesure, la cohésion sociale, cette capacité à faire société, par l’éducation inclusive et le partage des savoirs scientifiques. J’ai l’intime certitude que nous ne sommes pas une Grande École comme les autres. Soyons conscients que les INSA ont été créés pour offrir un autre chemin de promotion sociale, dépassant les déterminismes socio-culturels. Une alternative à un système éducatif opposant deux mondes, celui des universités ouvertes à une massification sans moyen et celles des formations sélectives de tout temps façonnées par une élite en héritage.

Il ne s’agit pas de se donner bonne conscience avec quelques boursiers de plus dont nous pourrions scénariser les parcours. Il s’agit de travailler ensemble avec nos partenaires socioéconomiques, de porter des initiatives sincères, de faire en sorte qu’elles se diffusent et s’amplifient au niveau national – sans faux semblant de la part de notre tutelle – pour que les filles et fils de milieux défavorisés trouvent toute leur place dans nos écoles, durablement et à travers des parcours épanouissants.

Redevenir une école inclusive, mobiliser nos potentiels scientifiques pour nos sociétés et entreprises en exigence de transformation, voilà de beaux défis. C’est ce qui fait la beauté et le sens de nos métiers universitaires, que nous soyons chercheurs, enseignants chercheurs ou personnels en soutien de l’ensemble des activités.

Alors la feuille de route de l’ambition nous appartient, les complexités appellent à des prises d’initiatives ascendantes qui feront école. Et nous y parviendrons parce que, par nature, nous comprenons la force des collectifs, au sein de nos services, départements, centres et laboratoires, au sein du Groupe INSA qui partage nos valeurs, au sein de l’Université de Toulouse qui amplifie nos capacités d’agir et au sein d’ECIU University, qui nous offre une identité européenne.

Je vous souhaite, à toutes et à tous, une année 2022 porteuse d’envies, de désirs de faire ainsi qu’une bonne santé, pour vous et vos proches. Je formule le vœu que la Covid-19, rapidement, nous laisse reprendre une vie sans distanciation, et qu’ensemble, nous soyons capables de faire des choix qui servent tout autant nos qualités de vie professionnelle que notre volonté d’être initiateurs d’un monde davantage humaniste et responsable.

Très cordialement,
Bertrand Raquet
Directeur INSA Toulouse