Cher-e collègue,
Déjà, il nous faut préparer la rentrée 2020 qui vraisemblablement ne ressemblera pas à une rentrée universitaire ordinaire. Ces derniers jours, vos équipes ont déjà été interrogées sur la problématique des mobilités internationales et plus globalement sur l’accueil d’étudiants internationaux sur notre campus.
En complément, vous avez certainement entendu ce week-end les déclarations de notre ministre, Mme Frédérique Vidal, dans la presse. Les
mesures sanitaires qui s’imposeront à nous, impacteront nos modalités de fonctionnement : les amphithéâtres et plus globalement les salles d’enseignements qui regroupent des grandes cohortes d’étudiants rendant difficile la distanciation spatiale seront fortement questionnés.
Cela signifie que même nos étudiants déjà présents sur le campus seront probablement empêchés de certaines modalités d’enseignement qui ne satisferaient pas aux normes sanitaires. Il semblerait, et nous sommes prudents, que notre ministère envisage d’éditer des consignes de reprise universitaire après le 15 juin. C’est tard, et l’ensemble des écoles d’ingénieurs s’accorde à anticiper la réflexion.
Ainsi, et en phase avec un partage d’analyse au sein du Groupe INSA, nous souhaitons vous engager à amorcer la réflexion dès aujourd’hui. Les bonnes solutions seront collectives et viendront de vous. Nous devrons également nous inspirer des propositions des étudiants et être attentifs à la soutenabilité des mesures.
Nous reconnaissons qu’il est difficile de se projeter sans données précises des mesures sanitaires qu’il s’agira d’appliquer mais, d’ores et déjà, nous devrions envisager des modalités qui d’abord garantissent la santé de tous et résistent aux aléas de gestion de crise sanitaire actuels et à venir.
Voici déjà quelques observations et principes préalables à nos analyses.

  • Dans le format actuel de nos pratiques, une forte proportion de nos étudiants inscrits dans nos formations d’ingénieurs, qu’ils soient sur Toulouse ou bien privés de visa, seront « empêchés » de présentiel sur notre campus.
  • Les mesures sanitaires sont notre priorité et elles appelleront nécessairement à un présentiel en petites cohortes définies et facilitant les distanciations.
  • En aucun cas, il ne s’agirait de dupliquer nos enseignements, en présentiel et en distanciel. Nous n’en avons en aucun cas l’envie ni évidemment le potentiel.
  •  Nous sommes bien sûr attachés à la qualité de nos pratiques pédagogiques, notamment en petits groupes et aux plus-values de nos travaux pratiques qui ne peuvent être négligés.
  • Nous devons collectivement faire un bilan pédagogique de la période actuelle d’enseignement à distance et en tirer les meilleurs ingrédients.
  •  Et enfin, nous formulons le souhait que toute forme d’adaptation de nos modalités d’enseignements à la crise sanitaire puisse s’inscrire dans la durée et dans l’excellence pédagogique qui forge notre modèle.
Nous avons pleinement conscience que la réflexion à construire, et dès maintenant, arrive à un moment où chacun d’entre nous est déjà absorbé par la gestion exceptionnelle de cette fin d’année universitaire et la reprise des expériences de recherche. Mais, nous n’avons pas le choix. Choisissons notre modèle de formation, capable d’absorber les incertitudes à venir et de se projeter dans un avenir en mutation, plutôt que de le subir, sous des directives tardives et forcément générales de notre tutelle.
Dès cette semaine, nous souhaitons vous réunir pour un premier échange, pour que vous puissiez formuler des éléments de méthode du travail collectif à construire. J’attire également votre attention sur la complexité différenciée du Département STPI qui appellera une analyse de chacun et solidaire à la direction du STPI.
Chloé Mauroy, Directrice des études et de la formation
Pascal Noble, Vice-président du conseil des études
Bertrand Raquet, Directeur