Retrouvez ci-après des éléments de réponse proposés par le comité de pilotage “rénovation du modèle social”, suite aux questions qui ont été posées lors du webinaire, à l’occasion d’échanges avec les étudiants ou sur l’adresse mail modèle social.

  • Quelles sont les pistes envisagées pour répondre à notre problématique de baisse du taux de boursiers ? Que pensez-vous faire pour lutter contre l’autocensure et la méconnaissance des élèves des collèges/lycées sur les métiers scientifiques ?

Le projet vise à mettre en place une politique globale en faveur de l’ouverture sociale, comprenant à la fois des actions correctrices et redistributives et des actions plus transformantes. Certaines actions seront à mener en amont dans les établissements scolaires du secondaire pour contribuer à accroître la connaissance des études scientifiques et à lever les freins et l’autocensure.

D’autres actions pourront s’orienter vers une diversification du recrutement (viviers / critères sélectifs) et de l’offre de formation, vers une politique d’aides financières renforcée et des dispositifs d’accompagnement tout au long de la scolarité dans les INSA jusqu’à l’insertion professionnelle.

Ces préconisations seront issues des groupes de travail Intra et Inter-INSA et des analyses et travaux menés dans le cadre de l’élaboration du livre blanc. Elles s’appuieront également sur une consolidation des nombreuses actions qui existent déjà dans nos écoles mais qui restent parfois méconnues et dont le recensement et l’évaluation de leur l’impact seront réalisés dans le livre blanc.

Notons que tous les INSA sont mobilisés à travers de nombreuses actions vers le secondaire (dont évidemment des cordées de la réussite) qui mobilisent beaucoup de temps dans les instituts.

  • De façon plus générale, comment imagine-t-on décliner notre politique d’inclusion sociale pour nos étudiants internationaux ?

La politique d’inclusion sociale devra se décliner pour les élèves français et internationaux selon les mêmes principes d’équité et de solidarité. Que ce soit pour les aides financières vers les élèves les plus fragiles économiquement et pour les autres dispositifs d’accompagnement à l’intégration et à la réussite. Dans un principe redistributif, ces dispositifs pourraient être financés par les droits d’inscription différenciés des élèves extra-communautaires, dans le cadre du Plan Bienvenue en France, et par les droits différenciés qui seraient mis en place.

 

  • A-t-on un retour d’expérience sur les écoles françaises qui ont un système de droits différenciés sur l’impact en terme de diversité ? Avez vous une analyse de l’impact sur l’origine des élèves dans les écoles où les droits d’inscription ont été augmentés ?

Peu d’impact a été observé : ni impact négatif sur les classes défavorisées et moyennes car les boursiers CROUS sont de toute façon exonérés des Droits d’Inscription (DI) quel que soit leur montant, ni impact globalement positif car l’augmentation des DI n’a en général pas été mise en place par les écoles dans l’objectif de financer une politique ambitieuse d’ouverture et de diversité sociale. Cependant, la démarche a été très différente de la nôtre, un modèle social comparable n’existait pas et à notre connaissance rien d’aussi ambitieux que ce à quoi nous travaillons n’a été mis en place.  

 

  • A-t-on un retour d’expérience sur les pays étrangers qui ont un système de droits différenciés en terme de diversité ?

Beaucoup de pays fonctionnent avec des systèmes de bourses et non pas de droits différenciés, la comparaison est donc difficile.

 

  • Le fait de démarrer une réflexion sur le processus d’augmentation des droits de scolarité est-il pertinent dans cette période particulière ?

La crise sanitaire, de par son impact prévisible sur la situation économique et sociale, risque de paupériser encore davantage les classes défavorisées et moyennes dans les années à venir. Cela laisse présager des difficultés accrues d’accès aux parcours d’excellence pour les enfants issus de ces familles ainsi qu’une augmentation du nombre d’élèves contraints de travailler pour financer leurs études. Dans ce contexte, une utilisation redistributive des gains engendrés par une augmentation des droits d’inscription pour les familles très favorisées serait de nature à lutter contre ces tendances prévisibles.

 

  • Vers quels usages prioritaires les sommes perçues seront employées ?

Plusieurs domaines d’action sont possibles : des aides financières (des bourses de vie par exemple), des actions en amont dans le secondaire, des évolutions des procédures de sélection des candidats, des nouvelles voies d’admission et de formation, des actions d’accompagnement à la réussite dans les INSA, des actions d’amélioration des conditions d’études et de vie au bénéfice de tous. L’étude des actions possibles et l’évaluation de leur coût seront réalisées par les commissions Inter et Intra-INSA.

  • Mise à part l’augmentation des frais d’inscription, quelles sont les autres pistes complémentaires pour financer la rénovation du modèle ?

Les autres pistes possibles sont le mécénat d’entreprises partenaires et la solidarité intergénérationnelle des diplômés et des parents d’élèves. Ces sources de financement, qui sont déjà déployées par la Fondation Groupe INSA et les fondations locales, devront être amplifiées. Une sollicitation des pouvoirs publics pour un soutien à notre politique sociale devra également être engagée.