La septième édition du prix régional de l’ingénierie a eu lieu lors des Rencontres Régionales de l’Ingénierie 2020, organisées par l’AIOc, Association Ingénierie de l’Occitanie. Le prix a été remis le jeudi 26 février aux lauréats concourant dans les catégories «Étudiants» et «Membres AIOc/CINOV» et «Partenaires».

Camille Eychenne (INSA Toulouse, Génie Civil 2019) a remporté le prix étudiant pour son PFE réalisé chez EGIS VILLES & TRANSPORTS sur le thème de l’accompagnement de l’urbanisation des pays du Moyen Orient au moyen de la conception bioclimatique.

“Aborder les sujets du développement durable et de la transition énergétique au Moyen-Orient ne m’a pas semblé, de prime abord, une mince affaire. Ces dernières années, des villes comme Dubaï se sont développées à une vitesse vertigineuse et avec tant d’exubérance que leurs excès sont bien souvent critiqués. Hors de propos, insensées, désastreuses pour l’environnement, les dérives urbanistiques des villes du Moyen-Orient n’en finissent pas de faire polémique.

Mais les gouvernements, conscients du réchauffement climatique et d’ores et déjà menacés par des tempêtes de sables aux allures tropicales et par de violentes inondations, ont pris le pas de la transition énergétique et s’emploient désormais à dresser des stratégies de développement vertueuses. Les stratégies de développements urbains sont ainsi surveillées de près. Elles visent tant  à proposer une offre en logement quantitative et qualitative pour pallier l’expansion démographique et la crise du logement qui s’en est suivie, qu’à diriger les concepteurs de la ville de demain vers des approches vertueuses, durables et environnementales.

C’est dans ce contexte que j’ai rédigé l’un des chapitres de l’Urban Design Manual intitulé Bioclimatic Urban Design & Architecture.

Proposer à ces pays les principes de conception urbaine et d’architecture bioclimatique, c’est d’abord leur rappeler les outils de conception traditionnels laissés de côté : des principes architecturaux qui avaient fait leurs preuves par le passé, des moyens de construction vernaculaires qui garantissaient confort et bien-être à l’intérieur des logements et dans les villes du désert dont les ruelles étroites
et sinueuses restaient relativement fraîches lorsque la ville elle-même était soumise à un brûlant soleil de plomb. C’est ensuite moderniser ces principes grâce aux technologies actuelles.

En abordant ces principes bioclimatiques à toutes les échelles du projet, du matériau au mur, de la façade au bâtiment, de l’immeuble à la ville, j’ai balayé toutes les strates de la conception urbaine et n’ai rien laissé de côté.

Cependant, même si rappeler les principes de construction en terre crue, des tours à vent, des puits provençaux, de l’habitat troglodyte est déjà un grand pas pour réapprendre à « vivre avec son climat », je me suis interrogée sur la capacité de la conception bioclimatique à se suffire à elle-même lorsqu’il s’agit de concevoir des développements importants au milieu du désert.

J’aurais pu perdre espoir et arrêter là les recherches en matière de bioclimatisme au Moyen-Orient mais la partie méritait de continuer tant elle peut apporter des résultats probants pour amener les villes du désert à changer de morphologie et à mieux s’adapter à leur climat hostile.

La conception bioclimatique m’est dès lors apparue comme un moyen d’aider les villes du Moyen-Orient à adopter un comportement résilient. Sans aucun doute, les ingénieurs urbains que nous sommes ont un rôle à jouer dans ce défi et doivent s’emparer dès à présent de ce mouvement volontariste dont font preuve les pays du Golfe pour les accompagner avec expertise et professionnalisme.”

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